vendredi 20 février 2009

Ben Laden a été découvert…théoriquement.


Quand les universitaires veulent voir leurs travaux repris par les media, il leur faut traiter d’un sujet d’actualité brûlante. C’est ce qu’ont fait deux brillants chercheurs de l’UCLA University.
Spécialisés dans l’analyse géographique à partir de données satellites, ces chercheurs ont mis en service leurs méthodologies de détermination "d’îles biogéographiques".
Leur but, chercher quel est lieu où Ben Laden est susceptible de se cacher, sachant que son dernier repaire connu est Tora Bora dans la montagne afghane. Après deux mois de travail, la réponse est tombée, le leader islamiste est caché dans la ville de Parachinar où ils ont identifié 1000 habitations dont une trentaine pourraient abriter le fugitif.
Le New York Times a bien entendu consacré un article aux astucieux géographes qui ont publié leur étude dans la revue de références du MIT. Ils ont déjà fait sensation l’année dernière en étudiant des images satellites de Bagdad la nuit au moment des opérations militaires US de février 2007. Leurs travaux ont permis de mettre en doute l’efficacité de l’intervention des GI qui annonçaient avoir fait cesser les violences intra-communautaires. Le "nettoyage ethnique" des quartiers sunnites qui se sont graduellement "éteints", leurs habitants ayant fui pour échapper aux milices chiites.

jeudi 19 février 2009

Stellar wind, le vent des étoiles.

Comme le Watergate, tout a commencé par un coup de téléphone à la presse, en l’occurrence au New York Times. Nus sommes au printemps 2004 et Thomas Tamm, haut fonctionnaire du FBI ne supporte plus le travail qu’il accomplit. Il sévit dans le service le plus secret du ministère de la justice, l’OI qui supervise les écoutes téléphoniques autorisées. Au fil des mois, il a acquis la certitude que l’administration Bush a créé une gigantesque activité d’interception des communications des citoyens américains en dehors de tout cadre légal. Ses collègues parlent du "programme" et lui conseillent de s’en tenir éloigné. Traumatisé à l’idée d’être complice d’activités contraires à la Constitution, Tamm cherche sur Internet à quel journaliste se confier. Un jour, il saute le pas et appelle Eric Lichtblau du New York Times. C’est le début d’une longue enquête qui révèlera les arcanes du "programm" dont le nom de code est Stellar Wind. L’objectif : intercepter systématiquement des millions d’appels téléphoniques et de mails entrant et sortant des Etats-Unis, les comparer avec des listes de « suspects », déterminer des liaisons ou des activités pouvant être considérées comme "délictueuses". Le premier article du New York Times fut bientôt suivi des pires ennuis pour Thomas Tamm. Le 1er août 2007, 18 agents du FBI, armés, envahissent sa maison, confisquent son matériel informatique et celui de ses enfants dûment interrogés. L’agent du FBI, Jason Lawless, ne va plus le lâcher.
Trop tard, le programme de Bush fait scandale, ce dispositif si secret que les rares hauts fonctionnaires initiés ne l’appelaient que SW par souci de discrétion. Une enquête du San Antonio Current va révéler que la NSA aménage un énorme centre de gestion de données à San Antonio où peuvent travailler près de 2000 personnes. Plus inquiétant encore, Microsoft a bâti un centre de la même capacité à quelques kilomètres.
Obama à peine élu, un ancien membre de la NSA vient confirmer les révélations.
Russell Tice explique tranquillement sur la chaîne MSNBC que la NSA a accès à toutes les communications des Etats-Unis. Il précise même qu’un sous programme écoute journalistes et agences de presse 24 h sur 24.
C’est sans doute une entreprise privée habilitée qui réalise cette mission particulièrement délicate. Il est maintenant intéressant de voir comment Obama va gérer la situation. La lumière sera-t-elle faite sur le programme Stellar Wind ? Doit-on s’attendre à l’inculpation de membres de l’ex-administration Bush ? Le couvercle retombera-t-il sur ce qui a été la plus grande opération d’espionnage électronique de tous les temps ?

mercredi 11 février 2009

Investissement dans les nouvelles technologies et crise économique.

Plusieurs gouvernements de pays développés estiment qu’il est important de financer l’accès aux services liés au numérique et ce, pour quatre raisons.
-Ils sont un puissant vecteur d’innovation et par la même peuvent aider à la reconfiguration du tissu industriel et économique.
Ils permettent d’améliorer la productivité et de générer de nouveaux services et donc de nouveaux emplois.
Ils évitent la rupture numérique entre ceux qui ont accès aux nouveaux services et ceux qui en sont privés.

Aux Etats-Unis, l’administration Obama prévoit un investissement de 11 milliards de dollars pour améliorer les réseaux de distribution électrique et les rendre plus performants pour éviter pertes et gâchis d’énergie, 6 milliards de dollars pour développer l’Internet à haut débit dans les zones urbaines mal desservies. Par ailleurs, des déductions d’impôts seront concédées aux entreprises qui développent des réseaux large bande.
La fondation "
Information Technology and Innovation" estime qu’un investissement d’un milliard de dollars dans ce secteur génère 30 000 emplois dans tous les secteurs et des emplois qui ne sont pas délocalisables.
Avec
Digital Brain, le gouvernement britannique est en train de concevoir, à l’horizon 2012, un important programme d’investissement dans les réseaux numériques mais aussi dans les services et les programmes.
L’Allemagne a poussé Deutsche Telecom à investir 3 milliards de dollars pour qu’une bonne partie de la population bénéficie de liaisons à 100 mbits/seconde. Par ailleurs, la plupart des programmes télévisés sont diffusés par la TNT.
La Communauté européenne estime qu’en 2008, plus de 60% des ménages avaient accès à Internet et 48% disposaient d’une connexion à large bande. Le Danemark et les Pays bas sont leaders pour ce qui concerne la liaison haut débit, suivis par la Suède, la Finlande, la Royaume Uni, le Luxembourg, la Belgique et enfin la France.
Le plan
France Numérique prévoit la couverture totale du territoire en haut débit d’ici 2012 et la mutualisation des opérateurs pour qu’ils proposent du très haut débit. La télévision passe au tout numérique fin 2012.

dimanche 1 février 2009

La lettre du dernier recours

La BBC vient de dévoiler l’un des derniers secrets de la guerre froide, un secret toujours actif qui ne concerne rien de moins que la survie de l’homme sur cette planète. Après de nombreuses requêtes, une équipe de la chaîne britannique a pu réaliser une enquête sur les sous -marins anglais chargés de missiles thermonucléaires qui sillonnent les mers, arme ultime des forces britanniques. Lorsque les journalistes de l’équipe ont voulu savoir comment s’exécutait l’ordre de lancement des missiles, ils ont découvert un incroyable secret.
Chaque fois qu’un Premier Ministre est nommé par la Reine, il doit accomplir un acte qui le marquera à jamais. Un haut fonctionnaire de la Défense lui rend alors visite et lui explique qu’il doit rédiger une lettre. Cette lettre est une lettre d’instruction au Commandant des sous- marins chargés d’ogives nucléaires. Et le fonctionnaire de lui expliquer dans quelle conjoncture cette lettre sera décachetée et lue.

L’Angleterre a été victime d’une attaque nucléaire surprise, le Premier ministre a été tué ainsi que le responsable gouvernemental chargé de prendre cette responsabilité en cas d’empêchement du Premier Ministre. Le Commandant du sous- marin va ouvrir un coffre -fort puis un second coffre -fort qui contient une enveloppe. Il trouvera là les instructions du Premier Ministre et la réponse à la question qui se pose : faut il riposter et déclencher le feu nucléaire sur l’agresseur de la Grande Bretagne ? Cette lettre est appelée « the last report letter ».
De l’aveu des rares personnes qui ont été témoins de ce moment, c’est l’un des plus impressionnants pour un chef de gouvernement qui réalise soudainement ce que signifie l’exercice du pouvoir.
Les journalistes de la BBC ont pu embarquer dans l’un des sous -marins anglais, le HMS VANGUARD avec ses couloirs étroits, son mess des officiers aux panneaux de bois précieux, ses exercices de mise à feu angoissants pour le non initié ; un ordre arrive par fax grâce aux transmissions par ondes longues, le capitaine et son second actionnant alors chacun, une partie du système de décodage des messages, l’armement des seize missiles à têtes nucléaires multiples.
Il est arrivé que des officiers de marine refusent le commandement de ce type de sous- marin parce qu’ils ne se sentaient pas prêts à affronter une aussi lourde responsabilité, refus qui mettait aussitôt un terme à leur carrière militaire.
Lors du reportage, les journalistes purent interroger Lord Healey, ancien ministre de la Défense qui aurait eu à prendre la décision ultime si le Premier Ministre Harold Wilson en avait été empêché. Il leur fit un aveu extraordinaire : « je n’aurais jamais donné l’ordre de représailles. J’aurais dit qu’il n’y avait pas de raison de faire quelque chose comme cela, parce que la plupart des gens que vous auriez tués étaient des civils innocents. »