Quel que soit le résultat de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, le pays ne pourra plus jamais se poser en référent de la civilisation industrielle. Dans tout le pays, un débat animé cherche à situer le rôle et la place des USA dans un monde bouleversé par la crise économique et écologique. A la pointe des réflexions nous trouvons la « New American Foundation » et l’un de ses directeurs Parag Khanna. Le chercheur publie dans Le deuxième monde, empires et influences dans le nouvel ordre mondial. Ses thèses ont déjà donné lieu à un article fleuve du New-York Times. « Le monde ne se partage plus entre pro ou anti-américains, beaucoup de pays émergents nous montrent comment le monde est de plus en plus non américain. »
Mélancolique constat, l’Amérique ne sera plus jamais la super puissance susceptible de définir les principes réglant le nouvel ordre du monde. Ni l’Europe, ni la Chine ne joueront ce rôle, nous assisterons donc à un jeu à trois, chacun poussant ses avantages spécifiques. Les grands problèmes du monde comme la crise économique et la dégradation de l’environnement seront gérés par ce triumvirat plutôt qu'à l’ONU.
L’Amérique se doit de remiser ses exhortations sur les valeurs démocratiques et les droits de l’homme alors que le président autoritaire de Singapour Lee Kuan Yew devient une figure emblématique du Tiers Monde. De quoi fait réfléchir à Washington. Le nouveau réalisme impose une diplomatie souple et opportuniste « à la chinoise » diraient les pessimistes. Une diplomatie qui travaillerait au niveau régional avec des organisations comme le Mercosur (Marché commun sud-américain) ou l’ASEAN (Organisation économique et politique de l’Asie du Sud-est).
Modestie, non ingérence sont désormais les mots d'ordre que suit l’Amérique. Il lui faut donc utiliser pour aider les pays en développement ses forces civiles et universitaires comme les Peace Corps, les programmes d'assistance économique et scientifique et d’aide au développement. Ce genre de soutien pourrait être conditionnelle, l’auteur propose ainsi d’aider la Chine à résoudre ses problèmes de pollution de l’eau en échange d’un arrêt des ventes d’armes à une dictature comme le Soudan. Dans un mode de plus en plus interconnecté et proche comme le prouve cette superbe carte interactive, ce genre de pratiques va se multiplier.
Lucide, Khanna souligne que la mondialisation est aussi un problème pour l’Amérique. La chute du dollar et le ralentissement économique imposent au pays des efforts de discipline ainsi que la recherche active d’investisseurs internationaux. Le salut des activités économiques et des plateformes technologiques des USA est à ce prix. C’est la seule chance de préserver l’hégémonie de la consommation américaine dans le monde, dont nous voyons ici une représentation graphique saisissante.
Pragmatisme des choix politiques, modestie des ambitions annoncées, Le deuxième monde oublie soigneusement toute référence au formidable appareil militaro industriel américain, à l’hégémonie des mass media. Des analyses divergentes prennent en compte ces éléments.
Le travail de Khanna illustre bien la volonté des futurs dirigeants des Etats-Unis de faire oublier la catastrophique ère de Bush ; Irak, Afghanistan, Pakistan, Iran, Venezuela, autant de pays où les évolutions en cours vont à l’inverse des intérêts américains. Une évolution radicale des Etats-Unis est donc vitale, ce qui explique l’étonnant écho du livre Le deuxième monde avant même sa publication.
Mélancolique constat, l’Amérique ne sera plus jamais la super puissance susceptible de définir les principes réglant le nouvel ordre du monde. Ni l’Europe, ni la Chine ne joueront ce rôle, nous assisterons donc à un jeu à trois, chacun poussant ses avantages spécifiques. Les grands problèmes du monde comme la crise économique et la dégradation de l’environnement seront gérés par ce triumvirat plutôt qu'à l’ONU.
L’Amérique se doit de remiser ses exhortations sur les valeurs démocratiques et les droits de l’homme alors que le président autoritaire de Singapour Lee Kuan Yew devient une figure emblématique du Tiers Monde. De quoi fait réfléchir à Washington. Le nouveau réalisme impose une diplomatie souple et opportuniste « à la chinoise » diraient les pessimistes. Une diplomatie qui travaillerait au niveau régional avec des organisations comme le Mercosur (Marché commun sud-américain) ou l’ASEAN (Organisation économique et politique de l’Asie du Sud-est).
Modestie, non ingérence sont désormais les mots d'ordre que suit l’Amérique. Il lui faut donc utiliser pour aider les pays en développement ses forces civiles et universitaires comme les Peace Corps, les programmes d'assistance économique et scientifique et d’aide au développement. Ce genre de soutien pourrait être conditionnelle, l’auteur propose ainsi d’aider la Chine à résoudre ses problèmes de pollution de l’eau en échange d’un arrêt des ventes d’armes à une dictature comme le Soudan. Dans un mode de plus en plus interconnecté et proche comme le prouve cette superbe carte interactive, ce genre de pratiques va se multiplier.
Lucide, Khanna souligne que la mondialisation est aussi un problème pour l’Amérique. La chute du dollar et le ralentissement économique imposent au pays des efforts de discipline ainsi que la recherche active d’investisseurs internationaux. Le salut des activités économiques et des plateformes technologiques des USA est à ce prix. C’est la seule chance de préserver l’hégémonie de la consommation américaine dans le monde, dont nous voyons ici une représentation graphique saisissante.
Pragmatisme des choix politiques, modestie des ambitions annoncées, Le deuxième monde oublie soigneusement toute référence au formidable appareil militaro industriel américain, à l’hégémonie des mass media. Des analyses divergentes prennent en compte ces éléments.
Le travail de Khanna illustre bien la volonté des futurs dirigeants des Etats-Unis de faire oublier la catastrophique ère de Bush ; Irak, Afghanistan, Pakistan, Iran, Venezuela, autant de pays où les évolutions en cours vont à l’inverse des intérêts américains. Une évolution radicale des Etats-Unis est donc vitale, ce qui explique l’étonnant écho du livre Le deuxième monde avant même sa publication.