mardi 12 mai 2009

Internet, l’avenir de la presse !

La Bibliothèque de France est le théâtre de colloques et de tables rondes ouvertes à tous, souvent d’un excellent niveau. La table ronde du 12 mai avait pour thème : Nouvelles technologies et écriture de la presse. Faux débat ou vrai changement. En ouverture, Bénédicte Charles, responsable du site Internet de l’hebdomadaire Marianne relève un paradoxe, alors qu’Internet s’affranchit de toutes les barrières, décloisonne l’information et les audiences, les grands sites Internet d’information fédèrent autour d’eux des communautés de fidèles.

Edwy Plenel, ancien rédacteur en chef du Monde et patron du site Internet payant Mediapart se lance ensuite dans une brillante démonstration de l’importance d’Internet pour la presse. Premier phénomène à prendre en compte, la presse a perdu son monopole dans la médiation de l’information, chacun peut s’auto créditer, faire son blog. Second phénomène, la révolution que le numérique impose en réduisant à peu de choses les coûts de fabrication et de diffusion de l’actualité. C’est pourquoi Internet aujourd’hui est le lieu où s’élabore l’avenir de la presse d’information même si le numérique ne va pas tuer l’écrit, le papier. Autre élément fondamental, le rôle dans la presse en ligne du lien hypertexte qui permet au journaliste d’enrichir son article d’un accès à toutes les sources dans lesquelles il a puisé. Ces articles, enrichis, restent ensuite en disponibles sur le réseau.
Le plus grand atout d’Internet c’est qu’en supprimant la propriété de l’information par le journaliste au profit d’un réseau participatif. Les articles sont commentés par les internautes, les journalistes répondent aux commentaires, précisant et enrichissant leurs articles. Certes il y a des problèmes, des dérives comme dans tout système nouveau qui n’est pas arrivé à maturité. Reste un fait incontestable, la liberté d’expression et d’opinion est partagée entre les journalistes et les lecteurs, les journalistes se chargent de trier et d’amener les faits.

Pour Pierre Hasky, patron de Rue89, le point le plus positif de la presse en ligne c’est que le journaliste accompagne la vie de ses articles, répond et travaille avec la communauté des internautes. Les commentaires les plus intéressants, il y en a parfois 600 sur un article, sont isolés et mis en valeur. Ils laissent apparaître de réelles compétences, une anecdote : nous mettons en ligne un court article sur l’alcoolisme au lycée avec le lien sur le rapport officiel sur le sujet. Dans les commentaires un professeur nous raconte une expérience très intéressante vécue dans son établissement. Suite à nos encouragements, il rédige un article qui devient le plus lu dans sa catégorie.

Bénédicte Charles rappelle que dans son magazine, la plupart des journalistes ne supportent pas les commentaires, surtout quand ils sont critiques. A propos du travail du journaliste, elle soulève une tendance qui se développe, celle qui consiste pour ce professionnel à se borner à sélectionner les liens les plus intéressants. Mais qui va produire l’info en amont de ces liens ?

Plenel critique Le Monde qui utilise aujourd’hui une société marocaine pour pondérer les commentaires et rappelle que Mediapart n’hésite pas à investir sur de grandes enquêtes. Par exemple, une carte sur la précarité en France a été réalisée avec la technologie géocodée de Google ;
une étude sur les ravages de l’industrie pétrolière en Amazonie ou encore la reconstruction en Irak.

samedi 9 mai 2009

Sourires venus d’ailleurs.

La Corée du Nord fait de moins en moins peur malgré les efforts des amis de la guerre froide qui veulent interprêter le lancement d’un satellite comme une agression contre la sécurité de la région. Des images plus souriantes se font jour, j’en ai déjà parlé dans un précédent post. Le business s’y met également car la firme Samsung a eu l’idée géniale de faire une campagne de publicité où apparaissent les deux jeunes stars du nord et du sud. D’un coté la très délurée Lee Hyo-Lee qui aime s’exhiber en petite tenue, de l’autre l’exquise Cho-Myong-Ae avec son costume traditionnel. Les clips mettent en évidence la curiosité et la sympathie réciproque qui les rassemble. Titre de la campagne « un seul son ».

Eric Lafforgue est un photographe français indépendant qui a voyagé aux quatre coins du monde et qui publie régulièrement dans la presse internationale. Il a effectué deux voyages en Corée du Nord, l’un en juin 2008, l’autre en septembre de la même année. Son album remarquable est consultable sur Flickr. Il s’est montré particulièrement doué pour saisir au vol les plus jolies des nord coréennes qu’il a croisées. Un véritable enchantement.











Elle s’appelle Kim I Sin.












Un guide du musée de l’Armée de Pyong Yang.


















Soldat au polaroïd.












Sourire.












Le jour de la fête nationale (15 avril).











Danseuse, le 15 avril (ma préférée) !

Le tableau ne serait pas complet si l’on ne parlait pas de l’inévitable espionne nord coréenne, Mata Hari asiatique a la beauté fatale. Won Jeong Hwa est entrée en Corée du Sud en 2001 après avoir épousé un homme d’affaires du pays en Chine. Elle a faussement déclaré être une réfugiée du nord. Après avoir divorcé de son mari, elle s’est mise en ménage avec un officier de l’armée du sud coréenne à qui elle aurait subtilisé des informations. D’après le procureur sud coréen, elle recevait ses instructions lors des voyages qu’elle faisait en Chine où elle avait déjà sévi, faisant renvoyer en Corée du Nord plus d’une centaine de ses compatriotes réfugiés. Elle est également accusée d’avoir préparé des aiguilles empoisonnées pour exécuter des espions sud coréens. Elle risque aujourd’hui la peine de mort.

mercredi 6 mai 2009

Le portable, notre nouvelle boussole


Aujourd’hui il est temps de faire un premier bilan de l’usage du nouveau service de Google, Latitude, qui permet à un utilisateur de portable de signaler sa position géographique à son réseau d’amis. Eric Schmidt, directeur exécutif de Google, estime que les êtres humains ont toujours eu des capacités importantes de se repérer dans l’espace depuis l’époque la plus antique. Le chauffeur de taxi comme le chasseur développe cette capacité située dans l’hippocampe. C’est pourquoi la corrélation entre le cerveau et l’information géographique visible sur l’écran du portable se fait facilement.
Sam Altman, un étudiant de Stanford, a développé un service spécifique nommé Loopt, réservé à la communauté des étudiants. Ce système permet, à qui s’est inscrit sur Loopt, de voir sur le téléphone où sont vos amis et avec qui ils sont, et d’organiser des rendez-vous improvisés en fonction de leur proximité. Nokia compte bien équiper ses prochains portables des informations géographiques sophistiquées et a acquis les droits numériques de cartes détaillées de 69 pays.
Ce type de service pourrait devenir une ressource précieuse pour un nouveau type de publicité prenant en compte l’heure de la journée et le passage à proximité d’un « client » potentiel. Un marché qui pourrait devenir intelligent en tenant compte des habitudes et des consommations du client ainsi que des opportunités sous forme de promotion que peut faire le vendeur. Nous retrouverions ainsi la version électronique du bateleur de foire, de celui qu’on appelle en allemand « l’arracheur de mouches » car c’est par là qu’il vous attrapait.
Il est difficile de croire que les lois sur la protection de la liberté individuelle vont nous éviter un tel traitement. Il faudra également nous assurer que ces nouveaux portables boussoles ne vont pas durablement annihiler nos capacités à nous diriger dans l’espace par nos propres moyens. D’ores et déjà, le GPS de voiture nous a fait perdre quelque peu nos talents dans ce domaine.