lundi 3 novembre 2014

Un secret bien gardé de la NSA.

Qu’est-ce qu’une station SCS ?

La NSA dispose de données de communication des pays alliés avec qui l’agence signe un partenariat.Mais elle réalise d’importantes activitées d’écoute sur le territoire de ses « alliés » mais aussi dans les pays neutres et bien entendu dans les pays hostiles.Ce sont des équipes mixtes CIA-NSA qui assurent la bonne marche des stations SCS dans le monde .



La spécificité d’une station SCS ( Special Collection Service) tient d’abord à sa localisation et à son extra-territorialité. Le plus souvent installées dans une enceinte diplomatique, ambassade ou consulat, ces stations d’écoute jouissent de la sanctuarisation propre à ce type de bâtiments. Elles sont en effet à l’abri de toute intrusion ou perquisition par la justice du pays hôte. Généralement situées au dernier étage, si ce n’est sous les combles, de la représentation diplomatique, elles utilisent des antennes ultra sensibles et perfectionnées. Etant plus ou moins imposantes, ces dernières sont dissimulées bon an mal an derrière de grandes bâches semi-rigides qui laissent passer les ondes radio. Pour se « fondre » dans le paysage, ces bâches peuvent être peintes d’une couleur neutre (celle du bâtiment lui-même) ou, même, reprendre des motifs architecturaux, comme une corniche ou un parapet, pour donner l’impression de n’être qu’un prolongement de l’immeuble.

L’ambassade des États-Unis à Paris est un bel exemple de cette « architecture crypto-gothique », puisqu’on aperçoit de l’avenue Gabriel (au dernier étage à gauche) ce décor en carton-pâte. À l’intérieur, des pièces aveugles abritent les équipements d’analyse et de traitement des signaux. Un programme nommé BIRDWATCHER traite les émissions cryptées interceptées, et les redirige directement vers l’Etat-major du SCS aux Etats-Unis, dans le Maryland.

L’antenne EINSTEIN par exemple tourne sur elle-même pour intercepter toutes les communications téléphoniques alentours, sans oublier les faisceaux hertziens interceptés par le programme SCIATICA et traités dans la base de données INTERQUAKE.
De nouveaux documents Snowden, diffusés dans le quotidien danois Dagbladet Information, donne des détails complémentaires sur les activités de la NSA en Europe. Le Danemark est un partenaire important de la NSA en vertu du fait qu’il est placé sur la route des communications entre la Russie et l’Europe et que la plupart des câbles sous-marins de la Baltique transitent par ses stations. Comme pour les autres partenaires européens de la NSA, ses installations portent le nom de code RAMPART-A. Chaque pays coopérant avec la NSA « donne accès à son réseau de fibres optiques et reçoit de la technologie américaine » en échange de matériel et  de logiciels d’interceptions et d’exploitation des communications).
9 sites RAMPART-A étaient actifs en Europe en 2013, dont AZURPHOENIX, SPINNERET et MOONLIGHTPATH, trois stations d’interceptions qui, à elles seules, donnent accès à 70 réseaux de câbles. Toujours d’après ces documents, le Danemark et l’Allemagne sont des partenaires actifs et privilégiés du programme RAMPART-A, comme le démontre l’existence de WHARPDRIVE, une opération conjointe de la NSA et du BND allemand.

En principe, les accords entre la NSA et ses partenaires excluent que des citoyens de l’un ou l’autre pays soient écoutés. Le document fait néanmoins état d’exceptions sans en dire davantage. En mars 2014, lors de son entretien vidéo avec les parlementaires européens, Edward Snowden a démontré la caducité de ce type d’engagements. En effet, selon lui, la NSA se fait fort d’espionner les Danois à partir des câbles allemands et inversement.

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