Qu’est-ce qu’une station SCS ?
La NSA dispose de données de
communication des pays alliés avec qui l’agence signe un partenariat.Mais elle
réalise d’importantes activitées d’écoute sur le territoire de ses
« alliés » mais aussi dans les pays neutres et bien entendu dans les
pays hostiles.Ce sont des équipes mixtes CIA-NSA qui assurent la bonne marche
des stations SCS dans le monde .
La spécificité d’une station SCS
( Special Collection Service) tient d’abord à sa localisation et à son
extra-territorialité. Le plus souvent installées dans une enceinte
diplomatique, ambassade ou consulat, ces stations d’écoute jouissent de la
sanctuarisation propre à ce type de bâtiments. Elles sont en effet à l’abri de
toute intrusion ou perquisition par la justice du pays hôte. Généralement
situées au dernier étage, si ce n’est sous les combles, de la représentation
diplomatique, elles utilisent des antennes ultra sensibles et perfectionnées.
Etant plus ou moins imposantes, ces dernières sont dissimulées bon an mal an
derrière de grandes bâches semi-rigides qui laissent passer les ondes radio.
Pour se « fondre » dans le paysage, ces bâches peuvent être peintes
d’une couleur neutre (celle du bâtiment lui-même) ou, même, reprendre des
motifs architecturaux, comme une corniche ou un parapet, pour donner
l’impression de n’être qu’un prolongement de l’immeuble.
L’ambassade des États-Unis à
Paris est un bel exemple de cette « architecture crypto-gothique »,
puisqu’on aperçoit de l’avenue Gabriel (au dernier étage à gauche) ce décor en
carton-pâte. À l’intérieur, des pièces aveugles abritent les équipements
d’analyse et de traitement des signaux. Un programme nommé BIRDWATCHER traite
les émissions cryptées interceptées, et les redirige directement vers
l’Etat-major du SCS aux Etats-Unis, dans le Maryland.
L’antenne EINSTEIN par exemple
tourne sur elle-même pour intercepter toutes les communications téléphoniques
alentours, sans oublier les faisceaux hertziens interceptés par le programme
SCIATICA et traités dans la base de données INTERQUAKE.
De nouveaux documents Snowden,
diffusés dans le quotidien danois Dagbladet
Information, donne des détails complémentaires sur les activités de la NSA
en Europe. Le Danemark est un partenaire important de la NSA en vertu du fait
qu’il est placé sur la route des communications entre la Russie et l’Europe et
que la plupart des câbles sous-marins de la Baltique transitent par ses
stations. Comme pour les autres partenaires européens de la NSA, ses
installations portent le nom de code RAMPART-A. Chaque pays coopérant avec la
NSA « donne accès à son réseau de fibres optiques et reçoit de la
technologie américaine » en échange de matériel et de logiciels d’interceptions et
d’exploitation des communications).
9 sites RAMPART-A étaient actifs
en Europe en 2013, dont AZURPHOENIX, SPINNERET et MOONLIGHTPATH, trois stations
d’interceptions qui, à elles seules, donnent accès à 70 réseaux de câbles.
Toujours d’après ces documents, le Danemark et l’Allemagne sont des partenaires
actifs et privilégiés du programme RAMPART-A, comme le démontre l’existence de
WHARPDRIVE, une opération conjointe de la NSA et du BND allemand.
En principe, les accords entre la
NSA et ses partenaires excluent que des citoyens de l’un ou l’autre pays soient
écoutés. Le document fait néanmoins état d’exceptions sans en dire davantage.
En mars 2014, lors de son entretien vidéo avec les parlementaires européens,
Edward Snowden a démontré la caducité de ce type d’engagements. En effet, selon
lui, la NSA se fait fort d’espionner les Danois à partir des câbles allemands
et inversement.
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