jeudi 24 avril 2008

Horreurs tibétaines

Excédé par le développement du mouvement de soutien aux Tibétains indépendantistes, le gouvernement chinois sort de ses tiroirs tous les documents pouvant démontrer que le Tibet est une province chinoise depuis toujours.
Le Bureau National des Archives chinois publie quinze documents « qui prouvent que le Tibet a été sous la direction de la Chine durant ces 700 dernières années ».


En vrac, un décret de l’empereur Themur (1362) nommant un commissaire de la pacification au Tibet (déjà), un télégramme du Dalaï Lama à Mao en octobre 1951 exprimant son souhait de « sauvegarder l’unification et la souveraineté de la patrie sous la direction de Mao Zedong et du gouvernement central. »
Une image valant cent discours, la Chine sort d’atroces photographies censées démontrer la situation terrible des paysans dans le Tibet féodal. Accablés d’impôts, en cas de délit ils étaient torturés, mains amputées, orbites évidées. Et de publier des documents à l’appui. « Photos de bols fabriqués à partir de crânes de serfs », « instruments de torture utilisé par les seigneurs pour torturer les serfs » , « Lors de la réforme démocratique de 1959, le serf Geda dont les yeux ont été arrachés par un seigneur, a dénoncé les crimes dont les serfs étaient victimes ». Un peu plus loin c’est « la serve Gesang dont la famille a été ruinée par les seigneurs qui dénonce le servage exécrable en brandissant la main coupée de son mari qui a été enterré vivant ».
C’est sans doute pour cela que le socialiste Jean-Luc Melenchon défend avec ardeur le point de vue chinois à la télévision comme sur son blog.
Conséquence immédiate, il est devenu une vedette en Chine où ses interventions sous titrées passent en boucle. Certains, à Pékin, le verraient bien en Président de la République. Ce n’est pas tout à fait pareil en France où il y a essuyé quelques commentaires salés.

dimanche 6 avril 2008

USA-IRAN, la guerre économique.

Les tensions entre Washington et Téhéran illustrent parfaitement l’usage d’une nouvelle arme par la diplomatie américaine, la guerre économique et financière internationale à outrance. Sans déclaration officielle, sans mobilisation militaire, l’administration BUSH mène depuis deux ans une manœuvre d’étranglement économique de l’Iran par la multiplication des sanctions financières. Son bras armée, la discrète mais efficace " Financial Crimes Enforcement Network" (FINCEN) est officiellement chargée de traquer l’escroquerie financière et les filières de financement du terrorisme. Le dernier rapport de l’organisme est particulièrement intéressant sur ces deux points. C’est grâce à l’action du FINCEN que l’ONU a passé en mars 2008 une résolution mettant en garde la communauté financière contre les activités des banques iraniennes y compris la Banque Centrale qui est mise à l’index par Washington. Le sous-secrétaire d’état au Trésor Stuart Levey a multiplié les contacts avec les dirigeants européens pour préciser ces accusations et faire pression pour un boycott actif de l’Iran. L’Allemagne, l’Angleterre, la France et la Chine sont instamment priées de mettre en sourdine leurs relations économiques avec Téhéran. Premier succès, le FAFT, l’organisme international basé à l’OCDE de Paris s’est aligné sur la position américaine et a rédigé ses propres mises en garde.
Autre acteur clé de cette guerre économique, le secrétaire au Trésor américain
Henry Paulson, bien connu pour son langage direct. Ancien banquier chez Goldman Sachs, , il a accusé les "gardiens de la révolution iranienne" de manipuler à leur profit toutes les activités financières de l’Iran et d’utiliser des sociétés écran pour importer des technologies permettant au pays de se doter d’un armement nucléaire.
Espérons que cette guerre économique ne va pas dégénérer en guerre tout court. Dans une
interview hilarante, le comique Alig a demandé à l’ancien secrétaire d’état James Baker s’il n’y avait pas un risque de se tromper entre "bombardez l’Irak" et "bombardez l’Iran". Il croyait plaisanter, pourtant l’agence de renseignements militaires DIA a bel et bien parlé dans un document officiel du bombardement en 1980 du réacteur nucléaire "iranien" par Israël alors qu’il s’agissait d’un réacteur nucléaire "irakien"…

mardi 1 avril 2008

Un des tableaux d’Hitler exposé à la National Gallery

L’un des tableaux les plus célèbres de Lucas Cranach dit le Vieux (1472-1553), Cupidon implorant Vénus, a été pendant quelques temps le fleuron de la collection privée du dictateur Adolph Hitler.
Ce tableau est entré à la National Gallery de Londres en 1963, reste à savoir par quel périple il est arrivé là.

L’affaire a été révélée par une historienne, le Docteur Birgit Schwartz. Alors qu’elle travaillait à la Librairie du Congrès de Washington sur les vols de tableaux commis en Europe, elle fut amenée à consulter la bibliothèque de personnelle d’Hitler (1200 ouvrages) confisquée en Allemagne et, au milieu des livres, se trouvait un album de photographies des appartements d’Hitler à Munich. Son œil averti repère immédiatement le tableau de Cranach.
Elle prend contact avec la
National Gallery qui convient de l’origine "douteuse" du tableau, il appartient bien à la liste des tableaux dont la provenance est non identifiée. Liste d’ailleurs disponible sur Internet.
Le Dr Schwartz poursuit ses investigations et découvre que l’affaire démarre avec Patricia Hartwell, journaliste des armées américaines pendant la campagne d’Allemagne en 1944 qui fut l’une des premières à rentrer dans Dachau libéré. Le fils de cette journaliste décédée depuis, raconta que sa mère était rentrée d’Europe avec le Cranach sous le bras et qu’il avait été vendu en 1960 à un marchand d’art new-yorkais qui le revendit trois ans plus tard pour 68 000 dollars à la National Gallery garantissant que ce tableau avait été acquis à Frankfort en 1909 lors de la dispersion d’une collection d’un amateur.
Actuellement l’effort du musée impliqué dans la spoliation vise à savoir ce qu’il est advenu de ce tableau entre 1909, dernière date de son apparition sur le marché et 1945. Une certaine inquiétude apparaît également puisque l’on sait que de nombreuses œuvres d’art pillées par les nazis ont disparu outre-atlantique dans les bagages des officiers américains ou de simples soldats.
Une actualité qui tombe à point puisque la
Royal Academy of Arts, toujours à Londres, inaugure une exposition sur Lucas Cranach, génial artiste de la renaissance qui aborda la peinture, le dessi, la gravure et l’illustration de livres. L’artiste allemand fut le plus prolifique de son temps et bien plus tard le préféré d’Hitler et de Goering qui se disputaient ses œuvres. Profitant de cette publicité, la Royal Academy of Arts présente sur son site une découverte sensationnelle, un dessin de Léonard de Vinci recouvert par une peinture du célèbre du maître, la Vierge aux rochers.