Ils étaient tous là, les économistes français de référence du Cercle des Economistes, invités par Michel Cicurel, Président du Directoire de la banque Rothschild. Ils ont tour à tour donné leur avis sur l’ampleur de la crise économique et sa durée. Dans un ouvrage collectif dirigé par Jean-Hervé Lorenzi et Pierre Dockès récemment sorti, l’alternative est clairement posée : Fin de monde ou sortie de crise ?
Jean-Hervé Lorenzi
En introduction, Cicurel tout en se défendant d’être économiste, estime que la crise vient du déséquilibre des échanges entre les USA et la Chine et de l’abondance de liquidités. Sur le sujet, il raconte qu’une entreprise qu’il conseillait, estimée à 300 millions d’euros, a été vendue 1 milliard d’euros à des financiers. « Ils sont fous ! » lui glissa le PDG. Deux ans plus tard, en 2007, la même entreprise était revendue 3 milliards d’euros. Aujourd’hui c’est Apocalypse no car il y a 2 milliards de personnes qui intègrent l’économie de marché, une véritable opportunité. Ce qui fait problème, c’est le processus de sortie de crise avec le débranchement graduel des aides de l’état et de son contrôle. Dans la crise actuelle, ce ne sont pas les moins régulés qui se sont mal comportés et dans ce domaine il faut être prudent, quand il y a des morts dans la cabine d’un avion c’est grave, mais c’est pire quand les morts sont dans la tour de contrôle.
Pour Jean-Hervé Lorenzi, tout indique dans la crise actuelle que nous changeons de monde et de mode de consommation.
Christian de Boissieu estime que le G20 semble être la structure la mieux adaptée à la gestion internationale de la crise, même si rien n’y est dit sur les inégalités des échanges internationaux et qu’on ne peut pas y poser le problème du dollar. Evitons de trop réglementer ce qui risquerait de multiplier les contournements.
Patrick Artus remarque qu’aujourd’hui, alors que le pouvoir d’achat stagne depuis 100 ans, on ne peut plus compléter les salaires avec les crédits. Le vrai problème sera de répondre au chômage de masse qui va se développer.
Laurence Boone analyse les fondamentaux de la crise, les Américains envisagent une crise en « V » avec une remontée rapide alors que les Européens sont moins optimistes avec des « W » ou une pente remontante lente.
Pour Christian Saint Etienne, dans cette crise, le seul vivier de croissance est de faire travailler la recherche avec l’entreprise et le capital risque. Pourtant rien n’est prévu pour cela dans les aides distribuées. Une partie de la recherche coince comme l’université et il faudra bientôt afficher les vraies valeurs d’un univers de fait hétérogène avec Dauphine et Rennes 3.
Autre problème, l’Europe qui devient un ventre mou avec une politique non coopérative de l’Allemagne qui coûte un demi point de croissance à la France. Et les Européens ne peuvent rien dire sur le dollar.
Quant à Obama, s’il a été élu, ce n’est pas parce qu’il est le chouchou du Nouvel Obs, mais parce que son programme est « America First » et qu’il est prêt à tout pour défendre l’économie américaine.
Olivier Pastré s’inquiète des limites de l’autorégulation car rien n’a été fait sur la rémunération des traders. A l’inverse, on peut craindre un contrôle excessif avec un commissaire du gouvernement dans chaque banque. Les nationalisations sont aujourd’hui considérées comme vertueuses. Il faut être MRP, modistes, réformateurs résolus et pédagogues.
Pierre Dockes trace les limites des capacités des économistes. Les Evangiles nous disent « Seul le Père peut dire le jour et l’heure. » Les prévisions des économistes font évoluer les gouvernements, la situation change et on ne peut pas reprocher, alors, aux économistes de s’être trompés. Il faudrait préparer une nouvelle macro économie mondiale adaptée à notre époque et disposer, à côté des spécialistes pointus, de généralistes nourris de culture et d’histoire. Newton a écrit : « Je sais calculer la chute des corps pesants mais je ne sais pas calculer la folie des hommes. » En conclusion, Jean-Herné Lorenzi regrette qu’en Europe, contrairement aux USA, il n’y ait pas un vrai travail sur un autre mode de production. Il ne suffit pas de sauver l’automobile et de fabriquer des ronds-points, spécialité nationale !
Pour Jean-Hervé Lorenzi, tout indique dans la crise actuelle que nous changeons de monde et de mode de consommation.
Christian de Boissieu estime que le G20 semble être la structure la mieux adaptée à la gestion internationale de la crise, même si rien n’y est dit sur les inégalités des échanges internationaux et qu’on ne peut pas y poser le problème du dollar. Evitons de trop réglementer ce qui risquerait de multiplier les contournements.
Patrick Artus remarque qu’aujourd’hui, alors que le pouvoir d’achat stagne depuis 100 ans, on ne peut plus compléter les salaires avec les crédits. Le vrai problème sera de répondre au chômage de masse qui va se développer.
Laurence Boone analyse les fondamentaux de la crise, les Américains envisagent une crise en « V » avec une remontée rapide alors que les Européens sont moins optimistes avec des « W » ou une pente remontante lente.
Pour Christian Saint Etienne, dans cette crise, le seul vivier de croissance est de faire travailler la recherche avec l’entreprise et le capital risque. Pourtant rien n’est prévu pour cela dans les aides distribuées. Une partie de la recherche coince comme l’université et il faudra bientôt afficher les vraies valeurs d’un univers de fait hétérogène avec Dauphine et Rennes 3.
Autre problème, l’Europe qui devient un ventre mou avec une politique non coopérative de l’Allemagne qui coûte un demi point de croissance à la France. Et les Européens ne peuvent rien dire sur le dollar.
Quant à Obama, s’il a été élu, ce n’est pas parce qu’il est le chouchou du Nouvel Obs, mais parce que son programme est « America First » et qu’il est prêt à tout pour défendre l’économie américaine.
Olivier Pastré s’inquiète des limites de l’autorégulation car rien n’a été fait sur la rémunération des traders. A l’inverse, on peut craindre un contrôle excessif avec un commissaire du gouvernement dans chaque banque. Les nationalisations sont aujourd’hui considérées comme vertueuses. Il faut être MRP, modistes, réformateurs résolus et pédagogues.
Pierre Dockes trace les limites des capacités des économistes. Les Evangiles nous disent « Seul le Père peut dire le jour et l’heure. » Les prévisions des économistes font évoluer les gouvernements, la situation change et on ne peut pas reprocher, alors, aux économistes de s’être trompés. Il faudrait préparer une nouvelle macro économie mondiale adaptée à notre époque et disposer, à côté des spécialistes pointus, de généralistes nourris de culture et d’histoire. Newton a écrit : « Je sais calculer la chute des corps pesants mais je ne sais pas calculer la folie des hommes. » En conclusion, Jean-Herné Lorenzi regrette qu’en Europe, contrairement aux USA, il n’y ait pas un vrai travail sur un autre mode de production. Il ne suffit pas de sauver l’automobile et de fabriquer des ronds-points, spécialité nationale !