L’opinion publique allemande,
traditionnellement sensible à tout ce qui concerne l’espionnage des citoyens,
est aujourd’hui scandalisée par l’ampleur des écoutes de la NSA en Allemagne.
La coalition au pouvoir (CDU-CSU) a donc dû multiplier les initiatives pour
prouver qu’elle avait à cœur la protection de la vie privée de ses nationaux.
Deutsche Telekom prépare un réseau de serveurs, de routeurs et de logiciels qui
n’utiliseraient que du matériel européen. « Internetz » devrait en
théorie être à l’abri des intrusions de la NSA.
Ces initiatives ont été prises
après plusieurs mois de négociations infructueuses entre Allemands et
Américains. Angela Merckel a d’abord pensé qu’elle était en position de force
pour négocier un pacte de « non espionnage » entre les deux pays.
Elle a demandé aux services secrets allemands (BND) d’obtenir de la NSA, comme
préalable, un accès aux installations d’espionnage situées au sommet de
l’ambassade des Etats-Unis et des indications précises sur l’interception de
ses communications téléphoniques. D’après le quotidien Sud Deutsche Zeitung,
les discussions n’ont rien donné et Merckel a été ulcéré par l’intransigeance
d’Obama et de la NSA, bien décidés à ne pas aller plus loin que des excuses
formelles. C’est alors que la chancelière s’est retournée vers les alliés
européens. Elle s’est alors heurtée à la sourde hostilité des Anglais, bien
décidés à saboter tout accord qui briderait l’activité de la NSA en Europe. La
France semble aujourd’hui plus proche des Anglais que des Allemands puisque
François Hollande, lors de sa visite à Washington, a manifesté une étrange
soumission à Obama, annonçant que « la confiance mutuelle a été
restaurée ». Sans doute estime-t-il que l’opinion publique française n’est
pas assez informée et sensibilisée aux activités de la NSA en France pour qu’il
soit contraint de manifester une quelconque préoccupation !
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