samedi 1 mars 2014

Angela Merkel, chevalier blanc de la lutte contre la NSA

L’opinion publique allemande, traditionnellement sensible à tout ce qui concerne l’espionnage des citoyens, est aujourd’hui scandalisée par l’ampleur des écoutes de la NSA en Allemagne. La coalition au pouvoir (CDU-CSU) a donc dû multiplier les initiatives pour prouver qu’elle avait à cœur la protection de la vie privée de ses nationaux. Deutsche Telekom prépare un réseau de serveurs, de routeurs et de logiciels qui n’utiliseraient que du matériel européen. « Internetz » devrait en théorie être à l’abri des intrusions de la NSA.

Ces initiatives ont été prises après plusieurs mois de négociations infructueuses entre Allemands et Américains. Angela Merckel a d’abord pensé qu’elle était en position de force pour négocier un pacte de « non espionnage » entre les deux pays. Elle a demandé aux services secrets allemands (BND) d’obtenir de la NSA, comme préalable, un accès aux installations d’espionnage situées au sommet de l’ambassade des Etats-Unis et des indications précises sur l’interception de ses communications téléphoniques. D’après le quotidien Sud Deutsche Zeitung, les discussions n’ont rien donné et Merckel a été ulcéré par l’intransigeance d’Obama et de la NSA, bien décidés à ne pas aller plus loin que des excuses formelles. C’est alors que la chancelière s’est retournée vers les alliés européens. Elle s’est alors heurtée à la sourde hostilité des Anglais, bien décidés à saboter tout accord qui briderait l’activité de la NSA en Europe. La France semble aujourd’hui plus proche des Anglais que des Allemands puisque François Hollande, lors de sa visite à Washington, a manifesté une étrange soumission à Obama, annonçant que « la confiance mutuelle a été restaurée ». Sans doute estime-t-il que l’opinion publique française n’est pas assez informée et sensibilisée aux activités de la NSA en France pour qu’il soit contraint de manifester une quelconque préoccupation !

Aucun commentaire: