« Nous ne pouvons pas désarmer unilatéralement nos
agences d’espionnage ! »
Voilà la phrase clef du discours de Barack Obama le 17
janvier 2014, alors qu’on attendait de lui des explications sur les activités controversées
de la NSA et sur les moyens d’y parvenir. Avec un certain panache qui cachait bien son
embarras, le président américain est allé jusqu’à ironiser : « nous n’allons
pas nous excuser juste parce que nos services sont peut-être plus efficaces. » Il
a ensuite expliqué comment il était difficile d’identifier des comploteurs
cachés dans les pays les plus hostiles de la planète fonctionnant en réseaux
cloisonnés ; comment il était nécessaire pour les Etats-Unis de disposer d’informations
secrètes sur les intentions des différents gouvernements à travers le monde.
Sur les légitimes interrogations qui traversent l’opinion
publique sur la manière dont la NSA prend en compte la vie privée des citoyens,
rien ou presque malgré les sept mois de débats et d’interpellations. Seul un
renvoi à des expertises complémentaires et à un avis du Congrès. Une unique chose
a été promise avec fermeté : l’Amérique arrête d’espionner les
communications des dirigeants qu’elle considère comme alliés. Ils sont une
douzaine et la liste n’en sera pas donnée…
Dans un entretien fleuve très ouvert avec David Remnick du
New-Yorker, Barack Obama a estimé le lendemain que les fuites de Snowden ont
certes déclenché un débat salutaire, mais que ce débat aurait pu être initié
autrement. Il est vrai que Snowden a fait des révélations qui portent un coup
sévère aux activités du renseignement des Etats-Unis. Quant à ses pratiques d’espionnage,
les autres pays qui font mine d’être indignés, font de même. Obama a quand même
concédé que, lorsque Merckel a appris qu’elle était écoutée par la NSA, cela a
signé une vraie rupture de confiance entre eux.
Aujourd’hui la communauté du renseignement se réjouit qu’Obama
ait rejeté toute réforme en profondeur de la NSA, répétant que le traître
Snowden, réfugié à Moscou, ne perd rien pour attendre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire